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La Dame au sapin de Noël

En décembre 1996, le corps d’une femme munie d’un tout petit sapin de Noël est retrouvé en Virginie. Aperçue en plein cœur du cimetière « Pleasant Valley Memorial Park », cette découverte avait mené à une véritable recherche effrénée visant à identifier la défunte.

Décortiquons l’affaire…

Le 18 décembre 1996, le corps d’une femme à la tête couverte d’un sac de plastique est retrouvé dans le cimetière de Pleasant Valley Memorial Park en Virginie. Bien qu’elle ait été trouvée dans la section dédiée aux décès infantiles, elle ne semble pas être près d’une tombe en particulier. À ses côtés, un sapin de Noël miniature d’environ huit pouces est posé, lui allouant le titre de « Dame au sapin de Noël ». Âgée entre 50 et 70 ans au moment du décès, on ne parvient pas à identifier la dame qui a les cheveux roux. Les murmures se multiplient, les soupçons s’éveillent : qui est-elle ? 

L’autopsie

L’autopsie n’a révélé que quelques informations peu pertinentes. On retrouve des traces d’alcool dans le corps de l’inconnue. Le Valium, substance consommée comme médicament pour le traitement de l’anxiété, a aussi été détecté lors de l’autopsie. Le sac de plastique recouvrant sa tête semble indiquer une mort par asphyxie. Les investigateurs en tirent une conclusion : la dame se serait enlevé la vie par suffocation.

Jane Doe

Près des mains de la victime, deux billets de cinquante dollars et une simple note : la défunte avait laissé derrière elle une somme d’argent pour un coroner et pour le cimetière où elle s’est éteinte. Le message disait ceci : « Décédée de mes propres mains… Préfère aucune autopsie. Veuillez organiser la crémation avec les fonds fournis. Merci. Jane Doe. »

De multiples essais

Les détectives du Fairfax County Police Department Cold Case Squad ont travaillé avec acharnement sur le cas de la Dame au sapin de Noël. Ils ont comparé son apparence physique à celle d’individus disparus, ont créé des portraits de la femme en se basant sur l’autopsie et ont fouillé des dossiers récents de personnes disparues. En vain, personne n’a semblé trouver une réponse et l’identité de la femme est demeuré un véritable mystère.

La famille Meyer

En mai 2022, une piste intéressante est soulevée : un homme de 88 ans du nom de David Meyer croit fermement que l’inconnue est sa sœur. Les détectives responsables de l’enquête se rendent alors à Virginia Beach et lui présentent le portrait de la femme. David ne pouvait confirmer son identité avec certitude, n’ayant pas été en contact avec sa sœur depuis plus de cinquante ans. L’homme redirige alors les détectives à Phoenix, en espérant obtenir une réponse claire. En Arizona, réside Clough Meyer, la supposée sœur de la défunte, qui identifie cette dernière instantanément : « J’étais stupéfaite. Stupéfaite. »

L’identité de la Dame au sapin de Noël est confirmée : Joyce Marilyn Meyer Sommers.

Joyce

Joyce Marilyn Meyer Sommers, née en juillet 1927 en Iowa, est l’aînée d’une famille de cinq enfants. « Elle était très créative et très intelligente. Elle était une artiste. », disait sa sœur Clough. Douce, elle avait vécu une vie paisible et avait grandi sur la ferme familiale. En 1950, elle était enseignante en deuxième année dans une école primaire catholique.

C’est durant ces années qu’elle avait consulté pour la première fois un psychiatre parce qu’elle se disait souffrante sur le plan psychologique. Ce dernier l’avait encouragé alors à accuser sa famille, sa mère en particulier, pour tous les problèmes auxquels elle faisait face. Joyce avait alors développé une colère inexplicable envers sa famille. Elle avait ensuite accusé les membres de sa famille d’abus psychologiques et de maltraitance.

C’est en 1960 qu’une terrible dispute a éclaté entre Joyce et sa mère : ce fut assez pour qu’elle décide de se distancer définitivement du foyer familial. Des années après son départ, elle écrira d’ailleurs un roman sur son enfance traumatisante : The Target Child.

Joyce est décédée à l’âge de 69 ans. D’après la famille Meyers, Joyce aurait choisi cet emplacement symbolique pour ses derniers instants afin de représenter sa croyance selon laquelle les enfants peuvent être troublés par leurs parents, et ce, de manière permanente.

Clough avait admis : « Je suis soulagée de savoir que rien de terrible ne lui est arrivé. Cela ressemble à quelque chose qu’elle planifiait depuis longtemps. »