Les créatures oubliées
Femmes
Femmes violées, femmes oubliées
Femmes battues et humiliées
Depuis toujours, destinées à la soumission
De l’homme le tout puissant
Femmes sans noms et sans histoire
Qui ont tout accompli
Dans l’ombre
Dans l’ombre de l’autre
Leurs noms ne figurent pas dans les livres
Reconnaissance volée et envolée
Talent masqué
Visages voilés
Femmes faites muettes à coup de taches
Taches sur le corps
Corps aux couleurs du ciel
Sombre
Les yeux rivés par terre, les voilà enfin silencieuses
Et alors.
Leurs corps s’écrasent au sol
Leurs yeux sont fixés vers le ciel
Et la rage au cœur
Elles se lèvent
Leur rage est brûlante
Brûlante comme le feu des bûchers
Où elles ont été accusées
Où on les a empêchées de vivre
Seulement car elles désiraient exister
Ces femmes se lèvent et se relèvent
Tout le temps
Et le feu dans leur être
Qui y réside depuis toujours
S’embrase et leur montre sans fin
Ce que c’est d’être nous