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La nuit de la poésie

Le 20 février dernier, les élèves de cinquième secondaire faisant partie du cours optionnel de littérature de Mme Leblanc, ainsi que ceux qui ont participé aux midis poésie de Mme MacKay, ont pu lire les poèmes qu’ils avaient créés lors de la nuit de la poésie. 

Cet événement regroupait plusieurs parents, amis et anciens du collège qui sont venus nous écouter au salon Nelligan au coût de 5$. Au cours de la soirée, plusieurs poèmes touchants ont été récités et nous avons aussi eu droit à deux performances artistiques d’élèves de l’école. Bien que tous les numéros aient été incroyables, j’ai quand même eu, comme tout le monde, quelques coups de cœur que j’aimerais vous partager. 

Le premier poème qui m’a touché droit au cœur a été celui de Floriane Bertrand qui s’intitule, Papa. Ce poème m’a beaucoup émue, car il abordait le thème de la paternité, du deuil et de la culpabilité et il a été récité avec énormément d’émotions sincères et profondes. Voici le texte : 

Papa

Les larmes coulent sur ta joue
Ton navire échoue
La lumière de mon phare tente de te guider
Mais je ne peux rien faire pour t’aider

Tu es partie pensant que je ne t’aimais pas
Assis à part durant le repas
Je ne savais comment te parler
 L’impression que chaque mot dévoilerait ma sensibilité

Petite tu me disais de me créer une carapace
Au final je pleurais à l’intérieur de celle-ci
Afin que tu ne me voies pas ainsi
Aurais-tu préféré qu’elle se fracasse?

Peut-être qu’en la voyait en miettes
Tu y aurais vu tous les Je t’aime qui s’y cachaient
Les larmes d’une petite fille inquiète
Et la lumière d’espoir qui y scintillait

Cette lumière s’est éteinte cette soirée-là
Les larmes de cette fillette
Éteignirent vite la courte allumette
Je savais que la fin était là

Je me souviens de tes paroles
« Viendras-tu me visiter demain? »
Et pour une dernière fois je t’ai tenu la main
Quelques minutes après tu as pris ton envol

Voyant ton corps inerte sur le lit
Ma tête a lâché un silencieux cri
Je savais que je n’allais plus être la même
Allais-je accepté que l’on m’aime?

Vais-je un jour oublier ta maigre enveloppe étendue?
Celle qui ne ressemblait plus à l’homme que j’avais connu
Ton teint bleuté t’avait transformé
J’aurais tout donné pour que tes bras viennent me réconforter

Pourtant à plusieurs reprises tu me les avais proposés
Peut-être que maman a raison maintenant
Quand elle dit que je t’ai pas assez aimé
Ô si tu savais comment je m’en veux tellement

Cette sensation est présente partout
La culpabilité me ronge sans arrêt
Et pour toujours je te décevrais
Les larmes coulent sur ma joue

Floriane Bertrand, 4e secondaire

Le deuxième texte qui m’a grandement interpellé a été écrit et récité par Zoé LeBlanc. Son poème s’intitule, fantôme et aborde les thèmes du viol, de l’agression, de consentement et de la condition féminine. Avec le contexte actuel et la remise en question du droit à l’avortement aux États-Unis, ce texte m’a beaucoup touché. Il nous a tous rappelé à quel point les droits de la femme ne sont malheureusement pas quelque chose d’acquis et que nous ne devons jamais cesser de nous battre, solidaire, contre ceux qui veulent s’emparer de notre humanité. Voici le poème : 


Zoé Leblanc, 5e secondaire

Finalement, le dernier numéro qui m’a profondément émue n’était pas un poème, mais bien une chanson intitulée Ficelles d’Ingrid St-Pierre, présentée par Anne-Rubis Allard. Cette chanson évoque, de ce que j’en ai compris, la maladie d’Alzheimer et quelqu’un qui remarque soudainement qu’un être cher perd ses souvenirs. Cette personne essaye donc de conserver les souvenirs de la personne qu’elle aime en les lui rappelant au travers de toutes sortes de méthodes. Anne-Rubis l’a chanté avec son grand-père qui l’accompagnait à la guitare et la douceur de sa voix mêlée à la tristesse de la chanson a séduit tout l’auditoire. Cette écoute m’a honnêtement donné les larmes aux yeux. La maladie est quelque chose qui peut frapper à tout moment et qui est très éprouvante pour la personne concernée et son entourage. Je pense que ce numéro a bien su représenter cette épreuve dans toute sa triste beauté. Voici les paroles de la chanson: 

« Les jours et les saisons
La couleur de mes yeux
Les paroles des chansons
Celles qu’on chantait à deux

Le chemin de ta maison
Comment on se maquille les yeux
La fête de tes enfants
Mais oublie pas mon nom

Tes souvenirs d’avant
Tu sais je veillerai sur eux
Je les rattraperai au vent
Je te raconterai si tu veux

Je nouerai des ficelles
À tes souvenirs qui s’étiolent
Et le jour où ils s’envoleront
Moi j’en ferai des cerfs-volants
Mais oublie pas mon nom
Je t’écrirai que je t’aime


Partout dans la maison
Et si tu m’oublies quand même
Juste en-dessous y aura mon nom
Et je serai là pour de bon
Et je serai là pour de bon

Je nouerai des ficelles
À tes souvenirs qui s’étiolent
Et le jour où ils s’envoleront
Moi j’en ferai des cerfs-volants
Mais oublie pas mon nom

Mais oublie pas mon nom
Mais oublie pas mon nom

Mais oublie pas mon nom
Mais oublie pas mon nom »

Ingrid St-Pierre

En bref, merci à tous ceux qui ont participé à la création de cet événement, j’espère que ce sera une soirée traditionnelle du collège Mont-Saint-Louis qui persistera dans le temps et qui continuera, année après année, à nous faire découvrir une panoplie d’élèves remplis de talents.